Présentation rapide
Le but est de donner la parole à tout le monde dans un temps imparti court (30 min) sur une question précise.
Il ne s’agit pas de faire des propositions concrètes, ni d’aboutir à une décision. Il s’agit d’un outil d’expression, pour libérer la parole et connaître les avis du groupe sur une question donnée.
Grâce à cet outil, il est possible à chaque personne de s’exprimer, de comprendre et d’échanger sur la base d’un temps de parole équitable à tous et toutes.
Il est souvent plus facile de s’exprimer en petit groupe surtout lorsque l’échange est contraint par une durée dans le temps.
Intérêt de cette méthode
Les entretiens réciproques permettent d’obtenir l’avis de tous les participants sur un sujet, et de le partager ensemble. Le fait d’alterner entre petit comité (3 ou 4 pers) et plénière facilite l’expression dans un premier lieu, et mutualise, confronte les avis dans un second temps.
Cette méthode est peu coûteuse à mettre en place, et fournit une bon tour d’horizon des opinions sur un sujet. Elle n’est cependant qu’un préalable à une analyse de ces avis, qui ne sont ni documentés, ni argumentés et débattus. Il est judicieux d’intégrer le GIM dans un processus plus large.
Comment animer …
1. Choix de la question, du thème, du mode de restitution, des durées, etc.
Il est important que la question soit précise, et ne laisse pas de place pour un «
hors sujet ».
Le thème doit toucher tous les participant-e-s, et être en cohérence avec le sujet à analyser ultérieurement.
Les durées sont courtes, par praticité, et parce que c’est un préalable, pas une animation complète en soi.
Quelques exemples de thèmes : ce que je fais/ ne fais pas, un grand moment de solitude…
Le mode de restitution est dépendant du matériel disponible, des relations entre les participants, de l’échelle de bienveillance ressentie, et surtout de l’usage ultérieur de cette animation envisagé.
Quelques exemples sont proposés plus bas.
2. Explication aux participant-e-s, clarification du thème, et des modes de restitution
Bien insister sur l’intérêt de la méthode, la temporalité, l’objectif recherché.
3. Temps d’entretiens réciproques
Regroupez les personnes présentes en groupes de trois : les gens vont s’interviewer à tour de rôle.
À la question posé, chaque personne aura dix minutes pour raconter une expérience personnelle devant les deux autres participants de son groupe qui la questionneront.
Il est important de respecter le temps de parole de chacun malgré des “blancs” dans la discussion.
Le but est de partir du vécu des gens pour répondre à la question / consigne posée, et de le questionner de la façon la plus exhaustive possible, de creuser au
maximum.
Lorsque tout le monde s’est exprimé, il faut préparer le retour en plénière (quelle-s expérience-s sera-ont présentée-s en plénière).
4. Retours en plénière
L’enjeu est d’obtenir les avis et expériences des participants sur le sujet, en vue de les confronter. Il existe différentes manières d’effectuer ce rendu. Avant les entretiens réciproques, l’animateur aura donc précisé le mode de restitution souhaité afin que chaque groupe ait le temps de préparer leur restitution. Voici quelques exemples
de restitution :
Histoires de vie:
Le groupe choisit une ou deux anecdotes ou histoires de vie qui lui semble répondre
pertinemment à la question, et expose la ou les plus marquantes de ces histoires. Il est intéressant de
faire raconter l’anecdote par une autre personne que celle qui l’a vécu.
Carte mentale:
Pendant le moment d’interview, le groupe note sur des post-it des mots clés qui répondent à la question ou à la consigne. Au moment du retour en plénière, les groupes viennent coller leurs post-it un à la fois sur un panneau prévu à cet effet. L’intérêt est de relier les idées entre elles : des paquets se formeront spontanément. Attention à noter des titres clairs sous chaque regroupement de post-it.
Affiches :
Chaque groupe crée une affiche ou un schéma représentant les avis énoncés dans le groupe, et le met à disposition des autres groupes. Il est également intéressant d’offrir un temps d’observation, voire de présentation très rapide de chaque affiche, pour clarifier les incompréhensions éventuelles.
5. Bilan et perspectives
Cet outil est généralement la base pour mener une réflexion plus poussée. C’est un préalable pour énoncer et effectuer un premier tri de la diversité des avis sur un sujet. Un bilan à chaud n’est donc pas toujours nécessaire. Cette animation ouvre par contre le champ à une analyse des retours, et donc à d’autres temps de travail sur ce même sujet.
Organiser l’action
Temps nécessaire :
Environ 1h, dont 30 minutes d’interview mutuel et 30 minutes de retour en plénière pour 4 a 6 groupes de 3 personnes, ou proportionnellement si on a plus de temps.
Matériel :
– Feutres et post-it/brouillons
– Un support pour la restitution (affiches, tableau, scène… au choix)
L’espace :
Il faut que les groupes puissent s’isoler, ne pas se gêner les uns les autres. Et surtout un espace dégagé mais sonore, sans parasites pour les restitutions.
Trucs et astuces
- Toujours partir du vécu que ce soit lors des entretiens ou lors du retour en plénière. Par exemple, toujours demander à la personne qui pose le post-it de rappeler l’expérience vécue qui a inspiré ce post-it là.
- L’animateur-ice doit élaborer une question claire et intelligible. Il/elle repasse dans les groupes pour s’assurer que la question a bien été comprise. Il/elle surveille le temps.
- Accompagner les restitutions : questionner et répéter pour clarifier les opinions
- Ne pas forcer les participants à positionner de manière stratégique leur avis (dans un groupe d’idées par exemple)
- Éviter les débats ouverts, c’est-à-dire éviter que les gens réagissent librement sur un post-it posé. Cela peut être intéressant mais prend beaucoup de temps. L’objectif n’est pas de faire un débat en plénière (où seulement un petite partie de personnes prend la parole), mais bien de faire un état des lieux des réflexions et points de vue de tous les participant-e-s.
Pour aller + loin & contacts
Bibliographie:
- Réflexion sur les usages de l’entretien collectif, Florence Haegel, 2005
- La posture de l’animateur : La Case, EducaSol,
- L’enquête et ses méthodes, Duschène et Haegel, 2008
Contacts pertinents :
Scop le Vent debout : cooperative@vent-debout.org
Scop le Pavé : scoplepave@gmail.com