LA FOULE : PARTAGER NOS RESSENTIS À CHAUD

Présentation rapide

La foule est un moment de partage des ressentis au sujet d’un événement, un jeu, une animation que viennent de vivre les participant-e-s.
Ces derniers, se déplaçant et se rencontrant alternativement, disposent de quelques secondes par interlocuteur pour s’exprimer mutuellement.
Sous forme de rencontre aléatoire, ils parlent à plusieurs reprises, avec un interlocuteur différent.
Ces échanges sont généralement verbaux, mais peuvent aussi prendre la forme de regards, contacts corporels, mimes…

Intérêt de cette méthode

La foule permet d’extraire des ressentis a chaud, sans recul et objectivation, ce qui permet de sortir des habituels sentiers très rationalisés.
Elle a pour atouts de privilégier des moments intimistes (face à face), de mêler communication corporelle, verbale, visuelle.
Elle joue également sur le hasard de la rencontre et l’émotion que nous renvoie l’autre, au delà de notre propre ressenti.
Cette méthode ne demande aucune préparation préalable ni ultérieure. Elle permet principalement de «redescendre» de l’animation vécue.
Elle prend tout son intérêt lorsqu’elle clôt l’animation et ouvre par la même occasion le champ à des restitutions collectives ou a une analyse du contexte vécu précédemment.

Comment animer …

1. De la fin de l’animation précédente a la foule

Lorsque les participants terminent une étape d’une animation, il est habituel de leur offrir une pause. La foule vient se situer entre ces deux moments. L’annoncer donc avec fermeté, en insistant sur la portée émotionnelle de cette étape. Présenter le principe, et la durée de la foule.

Phase 1 : la déambulation

Les participant-e-s sont invité-e-s à se déplacer dans l’espace disponible aléatoirement, sans organisation particulière, et relativement rapidement s’ils se cantonnent à rester groupés afin de séparer les groupes affinitaires habituels. Cette marche peut durer une a deux minutes, et se faire en musique.

Phase 2 : la rencontre

Au signal de l’animateur-ice (arrêt de la musique, annonce), les participant-e-s se répartissent par binôme (jamais le même si possible), en choisissant la personne la plus proche d’eux au moment du signal.
Ils/elles sont alors invité-e-s à partager quelques instants (30 sec à 1min30) ensemble, en faisant abstraction du reste du groupe qui en fait de même.
Il/elle met fin de manière très nette a cet échange une fois le temps achevé.
L’animateur-ice peut proposer de se regarder simplement, de manipuler la main ou le visage du (de la) partenaire, de discuter de ce qu’ils viennent de vivre, d’exprimer le sentiment majeur qu’ils ressentent à l’instant, etc.
Tout dépend de l’enjeu pour l’animateur.
Il est conseillé de privilégier les échanges verbaux si l’on vise une restitution en vue d’extraire des axes clefs.
Si beaucoup de temps est disponible, l’expérimentation des méthodes corporelles peut être un bon préalable aux échanges verbaux, et permettent à celles et ceux qui s’expriment moins facilement de tester d’autres manières de communiquer avec l’autre.

4. Répétition des phases

Les phases 1 et 2 vont ainsi se répéter plusieurs fois, afin que chaque participant rencontre plusieurs protagonistes, et que les modes de rencontres puissent évoluer.

5. Bilan et perspectives

L’animateur-ice a énormément de matière a tirer de tels moments, d’autant plus si les participants sont dans un cadre de confiance mutuelle.
Il est donc intéressant de proposer un court bilan, en demandant par exemple (collectivement ou individuellement par retour écrit) de citer la remarque qui a le plus marqué chacun, celle qui a choqué, celle qui est revenue le plus régulièrement au fil des échanges, etc.

Organiser l’action

Temps nécessaire:

30 minutes sont nécessaires à cet atelier, dont 10 minutes de retours.
Il peut cependant s’étendre plus largement ou être écourté s’il est suivi d’autres phases d’analyse des débats menés précédemment, et ne joue alors qu’un rôle de transition.

Matériel :

Rien, à moins de prévoir un format de restitution spécifique.
De la musique peut être la bienvenue : elle évite aux participants de décrocher trop aisément lorsqu’ils se sentent mal a l’aise (ce qui arrive, n’en doutez pas!)

L’espace:

Besoin de beaucoup d’espace, à l’extérieur si possible, afin de pouvoir se déplacer aisément, sans trop devoir négocier les trajectoires des déplacements.
Plus cette phase de mouvement est naturelle, plus le/la participant-e est pris au jeu.

Trucs et astuces

Ne pas laisser les participant-e-s continuer à échanger au delà du temps imparti.
Il est important qu’ils/elles aient des instants de solitude (la déambulation) entre deux rencontres.
Créer autant que possible une ambiance sereine, et tenter de la maintenir.
Éliminer les éléments parasites de l’espace, qu’il s’agisse des tables, etc.
Insister auprès des participant-e-s sur l’abstraction du lieu et du contexte qui les entoure.