Présentation rapide
Le positionnement stratégique consiste à demander à chaque personne d’un groupe de se positionner physiquement dans l’espace, en fonction d’une proposition ou question qui leur est posée.
Un ou plusieurs axes représentent physiquement ces opinions. Les participants sont invités à débattre autour de ces positionnements, parfois même à se déplacer au cours des débats.
À la suite de ce débat, les participant-e-s peuvent être amenés à préparer des restitutions et/ou à confronter leur opinion sur l’animation, son contenu, sa portée.
Intérêt de cette méthode
Les positionnements stratégiques permettent à tous les membres d’une assemblée de prendre la parole, à l’inverse du débat classique avec parole à qui la demande!
Ils incitent les participants à se positionner rapidement et sincèrement sur un/des sujets. Ils requestionnent en permanence les résolutions prises auparavant, et favorisent donc la remise en question des positionnements de chacun.
Comment animer …
1. Choix des questions, du déroulement
Il est important que les questions soient précises, et ne laissent pas de place pour un « hors sujet ».
Le sujet de la question dépend des thèmes que vous voulez aborder. Il faut déterminer une durée par question.
Les premières demandent plus de temps, pour que les participants s’adaptent.
Au niveau des axes de positionnement, on peut jouer sur un axe ou plusieurs, en les introduisant petit à petit si possible.
- d’acc’/pas d’acc
- cap’/pas Cap’
- utile/inutile
2. Déroulement de l’animation
- Présenter l’espace de débat aux participants, et les règles proposées
- Demander aux participants d’entrer sur l’espace de positionnement, poser la question (polémique!)
- Demander aux participants de choisir leur camp, personne ne reste au milieu
- Séparer les camps dans l’espace
- Donner à chaque camp 5 minutes pour construire collectivement des arguments (cette étape n’est pas obligatoire)
- Donner la parole au camp minoritaire qui s’exprimera sur un argument
- Donner la parole au camp adverse (majoritaire)
- Répéter ces échanges d’arguments autant de fois que le temps le permet afin de clarifier les positionnements respectifs
- Chaque fois qu’un argument est jugé valable par un participant, il a la possibilité de changer de camp (on ne reste pas crispé sur une position)
- Une fois le temps de la question terminée, demander aux gens de revenir au centre… et poser la question suivante.
Attention à ne pas poser trop de questions, laisser le temps à la création du débat.
3. Bilan et perspectives
Voici quelques propositions de méthodes pour extraire le ressenti, l’impact du positionnement, voire pour en effectuer une restitution :
- Une Foule : les participant-e-s tournent aléatoirement les uns autour des autres, s’arrêtent au top en face de la personne la plus proche, et partagent ac elle-lui leur avis sur le point de leur choix ou sur la question proposée par l’animateur
- Le choix d’un axe de réflexion : les participant-e-s se partagent en petit groupes des thèmes en lien avec l’animation ou son scénario : intérêt de la technique d’animation, portée du sujet, création d’une scénette pour ressortir les éléments clefs du débat…
Amélioration du scénario : les participant-e-s donnent au scénario la tournure qui leur parait plus réaliste/positive/instigatrice de débat…
Tous ces retours (la liste est loin d’être exhaustive) sont censés être partagés entre participant-e-s, voire plus largement si l’occasion se présente. Ceci permet de s’approprier réellement le sujet, et la confrontation de points de vues variés sur la même animation.
4. Former des animateurs pour le positionnement stratégique.
Bien évidemment, il est intéressant de fournir aux participant-e-s les billes pour animer eux-mêmes ce jeu, et en tester la portée potentielle et les limites. Il est possible de le faire en une journée, composée :
- une phase de présentation de l’outil et de sa portée (30min)
- une simulation du positionnement stratégique (3h)
- une phase de débat et d’information sur le sujet et la méthode d’animation (1h)
- un temps de création et d’expérimentation autour de la thématique écologie et engagement, mais aussi autour des outils d’animation déployés pour aborder le sujet. (2h)
- d’un retour sur les attentes des participants. (30min)
Pour obtenir une formation de ce type et/ou son déroule, contacter le Réseau Grappe
Organiser l’action
En amont :
- Prévoir les questions ou le scénario de manière détaillée. S’assurer que les questions seront les plus polémiques possibles selon les participants. Voir le scénario Ecologie et engagement du grappe par exemple.
- Prévoir une documentation à proposer ultérieurement sur le sujet du positionnement stratégique
Matériel :
- un support pour les titres des positionnements
- des marqueurs, papiers, feutres, tableaux pour la phase de restitution.
- des tables et chaises pour la phase de restitution
L’espace :
- laisser de la place pour se déplacer afin d’avoir des positionnements/camps visibles
Trucs et astuces
- La question : toujours polémique! L’échec, c’est quand tout le monde est d’accord sur une question
- Histoire ou questions variées? Créer un scénario permet de donner une cohérence aux questions mais ne permet pas d’aborder autant de sujets que des questions variées
- L’animateur-ice doit élaborer une question claire et intelligible. Il s’assure que la question à bien été comprise. Il surveille le temps
- Réponses directes ou discussion au préalable : si cette animation est menée indépendamment, il est intéressant que les groupes qui se forment à chaque round aient le temps de se construire collectivement les arguments. Si l’animation est suivie d’un travail sur le même sujet, il est par contre possible de se limiter à des argument spontanés, et quelques allers et retours entre des positions.
- Le positionnement stratégique n’est qu’un outil, pas une solution à part entière. Il faut en avoir conscience, et en admettre les limites, ou bien en faire un élément dans une réflexion plus poussée
Pour aller + loin & contacts
Bibliographie:
- « Écologie et engagement : quelle bouffe dans nos écoles? », Réseau Grappe
- « Un projet d’enfer », Scop le Pavé